L’autoportrait et la signature de l’artiste

L’artisan du Moyen-Age

 Dans l’art médiéval, les peintres, les orfèvres, les sculpteurs ou les architectes étaient considérés comme de simples artisans qui créaient leurs œuvres dans un esprit de collaboration. C’étaient des exécutants d’arts manuels qui devaient servir Dieu. L’œuvre d’art n’était pas tant le résultat de l’habileté de ceux qui la créaient mais seulement un moyen d’accroître la dévotion envers Dieu. Par conséquent, les artisans, n’étant pas considérés comme des créateurs de l’œuvre, ils ne signée pas et, seulement grâce à divers documents historiques et à de multiples recherches, les chercheurs ont réussi à retrouver les commanditaires et les exécuteurs testamentaires. Si les documents ne peuvent être retrouvés, l’œuvre reste attribuée ou anonyme. Au Moyen Âge, le mot artiste n’incluait pas les peintres, les sculpteurs ou les architectes, mais était réservé aux érudits, aux intellectuels et aux poètes, car seuls ceux-ci étaient considérés comme des arts libéraux et nobles.

L’artiste de la Renaissance

 C’est à partir du XV siècle, siècle de la Renaissance florentine, que l’on assiste à un changement : l’artisan médiéval devient artiste, possède de l’érudition, devient un intellectuel, il est recherché par les commanditaires, fréquente les courts et prend le privilège de se représenter lui-même au sein de son œuvre ou de signer l’œuvre elle-même. La signature ou l’autoportrait devient le moyen de se différencier des autres ateliers, d’honorer et de différencier son talent de celui de ses collègues. L’ego de l’artiste qui veut affirmer son génie et sa supériorité est né. L’artiste de la Renaissance prend conscience de l’importance de son art et de son rôle d’individu dans la société. 

En visitant la ville de Florence et ses innombrables musées, de nous pouvons trouver de nombreux exemples d’autoportraits et de signatures.

Chercher a Florence !

 Il suffit d’être sur la Piazza Duomo et de regarder attentivement les portes du Baptistère pour trouver, dans deux versions différentes, l’autoportrait de Lorenzo Ghiberti, qui a travaillé pendant plus de 40 ans à la création de la Porte Nord et de la Porte Est. Dans le premier autoportrait, il se présente comme un artisan, portant la coiffure typique des maîtres du XVe siècle ; différemment, dans la deuxième porte, il est représenté avec la tête découverte et un regard fier, comme un citoyen illustre et un fin intellectuel, pour souligner la haute position sociale et artistique qu’il a atteinte. Les portes originales se trouvent au musée de la Cathédrale.

 En entrant dans le Musée de l’Opéra de Santa Maria del Fiore, nous pouvons trouver le visage de Michel-Ange, qui a voulu se représenter dans sa Pietà (Pieta’Bandini) comme un vieil homme, attribuant ses traits à Nicodème, un personnage qui dans le Nouveau Le Testament interroge Jésus sur l’espérance de la résurrection des corps. Cette œuvre a été conçue par Michel-Ange pour son propre monument funéraire.

 

En allant visiter la Galerie des Offices, nous pourrons découvrir l’œuvre signée par Paolo Uccello (La Bataille de San Romano : l’œuvre est composée de 3 panneaux, qui se trouvent aux Offices, à Londres, au Louvre).

L’autoportrait du célèbre peintre Botticelli à côté de membres de la famille Médicis se trouve dans l’Adoration des Mages de 1475, où, outre l’artiste, divers membres de la famille Médicis sont représentés.

La célèbre collection des Autoportraits

La célèbre collection d’autoportraits d’artistes, conservée dans le couloir Vasari depuis plus d’un siècle, est désormais hébergée dans les nouvelles salles du Musée des Offices. Il se compose de 12 salles présentant des œuvres allant du XIVe siècle à l’époque contemporaine. 250 autoportraits y sont exposés, permettant au visiteur de vivre une expérience unique. C’est le cardinal Léopold de Médicis qui a lancé au début du XVIIe siècle la collection, toujours active aujourd’hui.