Le dernier Grand-Duc de la famille Médicis : Jean-Gaston (1671-1737)

Peut-être que peu de gens savent que les Médicis  ont régné sur Florence non seulement pendant la Renaissance, mais aussi sur la Toscane jusqu’au XVIIIe siècle. Nombre d’entre vous connaissez les hauts faits de Laurent le Magnifique, mais je voudrais maintenant vous parler de  Jean-Gaston de Médicis, dont on se souvient souvent comme d’un souverain obèse et capricieux, incapable de supporter le poids de la dynastie qu’il représentait. Fils de Cosme III et Marguerite Louise d’Orléans, il devient Grand-duc en 1723 à la mort du père et du frère aine Ferdinand III.

Homme passionné de science doté d’un caractère sensible, il aimait, enfant, se retirer dans un petit bâtiment des jardins de Boboli, loin de la vie sociale de la cour.

Son père le força à  épouser une noble veuve de Bohême. Le caractère dur de son épouse et, qui sait, le climat peu ensoleillé de l’Europe du Nord plongèrent le Médicis dans l’alcoolisme et la dépression ; il se rend d’ailleurs souvent à Prague, se consacrant à des passe-temps qui n’étaient certainement pas à la hauteur de sa famille d’origine.

La vie indisciplinée et les vices de Jean-Gaston

De retour à Florence et  sans héritier  , il devint grand-duc de Toscane par un triste coup du sort. Les chroniques de la cour nous apprenons qu’il passait ses journées enfermé dans ses appartements du palais des Médicis,  le Palazzo Pitti  . On raconte que Jean-Gastone mangeait de grandes quantités de nourriture sans jamais sortir du lit, s’essuyant la bouche avec sa perruque et négligeant son hygiène personnelle, au point que les domestiques étaient obligés de parfumer  la  pièce pour masquer la mauvaise odeur du souverain. Imaginez le  désarroi  des hauts diplomates d’être reçus par le grand-duc dans un tel état. Ces anecdotes, et bien d’autres, sont racontées à propos de Jean-Gastone, soutenu par la complicité de son  jeune  et beau conseiller Giuliano Dami. À vrai dire, les études antérieures se sont beaucoup attardées sur ces vices, occultant totalement ses actions en tant qu’homme de gouvernement. 

C’est pourquoi je vous invite à connaître ce souverain, non seulement pour ses faiblesses, mais aussi pour la hauteur de certaines de ses  idées  ; c’est lui, par exemple, qui a offert au grand savant Galilée une digne sépulture dans la basilique Santa Croce, le manifestant devant la tombe d’un autre génie toscan, Michel-Ange Buonarroti. De plus, la  peine de mort  n’a jamais été appliquée sous son règne.

Le Palais Pitti , dernière résidence de la famille Médicis

Le Palais Pitti et les splendides jardins de Boboli offrent encore aujourd’hui l’occasion de découvrir le dernier Grand-Duc de Toscane et la vie de la  cour  des Médicis. À l’intérieur de la résidence, il est possible de visiter la  Galerie Palatine  , qui occupe une grande partie du rez-de-chaussée. Dans la première salle accueillant les visiteurs contemporains, se trouve le  portrait  de Jean-Gastone portant les habitudes et la couronne grand-ducale. En arrière-plan, on aperçoit le dôme de Brunelleschi et le campanile de Giotto, enveloppés dans un ciel gris et lourd, comme un triste présage du déclin désormais définitif des Médicis à Florence et en Toscane.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce personnage et avoir une vision globale de l’histoire de la famille Médicis, je vous invite à me contacter pour organiser une visite qui réponde à vos besoins et à votre curiosité. A bientôt !